LES MERVEILLEUSES LANGUEURS ENFLAMMÉES D'OUM
L'eau coule, frétille, limpide, naturelle, source de fraîcheur dès l'intro du premier morceau de Zarabi. Puis l'oud égrène des sons cristallins bluesy, rejoint rapidement par la voix d'Oum qui ondoie majestueusement ses mélopées orientales. La peau des percus résonnent ensuite du rythme sablonneux des balais accompagné par le groove chaloupé d'une contrebasse. Plus loin, une trompette discrète et lancinante posera ses notes jazz. Enveloppé dans un son oriental parfois habité de transe, teinté de jazz et de blues, Zarabi, le nouvel album de la chanteuse marocaine Oum est un hommage aux tisseuses du village de M’hamid El Ghizlane, endroit où se disque a vu le jour. Dans ce disque percent à la fois la lumière, la brûlure du soleil, le souffle chaud du vent sur la peau et l'ombre bienfaitrice. Zarabi respire tant la langueur orientale et la quiétude apaisante d'un oasis que les entêtantes vibrations des rythmes gnawas et hassanis, invitations au voyage et à la danse. Ce disque ressemble véritablement à un concert acoustique aperçu dans le désert, comme un beau mirage avec le souvenir d'une voix ensorcelante qui ondulait dans les vapeurs d'un groove jazz-oriental. Et dans les jambes, le rêve troublant d'une légère transe. Oum nous fait du bien à l'âme.
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